(auteur de livres pédagogiques sur le parapente)
Habitant Saint Sulpice, au-dessus de Chambéry, d’habitude ça vole tout autour de chez moi, mais pas aujourd’hui, ni hier, ni demain malgré toutes ces journées de beau temps qui s’enchaînent pour venir nous taquiner !
Quand j’ai appris le 15 mars qu’il allait falloir rester à la maison, tel le gamin un peu rebelle et égoïste j’ai vite fait dans ma tête l’inventaire de tous les petits vols randos que je pourrais quand même aller faire en douce, tôt le matin ou au crépuscule sans embêter personne.
Puis la réalité de la situation m’a vite remis la tête dans le bon sens. Alors mon aile bulle sagement dans son sac, qui commence d’ailleurs à prendre la poussière. C’est une situation que je pensais impossible et impensable pour un intoxiqué du vol comme moi !
J’avais une telle envie de marcher et de voler que je me suis demandé comment j’allais tenir le coup. Et puis les journées se sont enchaînées, mes coups d’œil sur les bulletins météo se sont espacés, ma façon de regarder au-dessus de ma tête aussi a changé : un beau ciel bleu avec des barbules est passé en douceur, au fil des jours, d’un ciel fufu à un joli et simple ciel de beau temps.
Et puis, et puis, et puis, les médias, les infos, cette situation mondiale, …pfffffffffff, anecdotique ma situation de parapentiste frustré, vraiment anecdotique ! Surtout ne pas me plaindre de quoi que ce soit, ça serait indécent ! D’autant que je n’ai plus de contraintes professionnelles et que je peux aller gambader un peu dans la forêt toute proche, alors que beaucoup d’autres sont enfermés.
Tenez, pour finir avec optimisme et bonne humeur : ça ne se voit peut être pas tout le temps mais le ciel est toujours bleu au-dessus de nos têtes. Alors accrochez-vous toutes et tous, et on se retrouve bientôt sous le soleil et sous nos ailes pour faire ensemble à nouveau des ronds dans l’air !!! ialla ialla ialla comme disent les marocains en courant au décollage…