(président du Syndicat National des Moniteurs de Vol Libre et DTE de l’école Barbule, à Les Vans en Sud Ardèche).
Allo, Bruno, comment ça se passe pour toi ?
Si je me plaignais, ce serait indécent. Aux Vans, doux pays de mon enfance, on est dans un bel espace de vie. Je peux continuer ma vie habituelle, du moins hors parapente et vie sociale. J’ai mon jardin à entretenir avec un très grand potager, mes oliviers, amandiers et autres arbres fruitiers, du bricolage à faire pour mon gîte et sa piscine (gîte-de-paiolive.fr). Dès le début de l’épidémie, j’avais un peu prévu le coup en rachetant un motoculteur, un ordinateur et des graines. Nous continuons à travailler avec mes collègues du syndicat national de moniteurs, mais nous sommes déjà habitués au télétravail puisque éloignés les uns de autres. Ma femme Edwige, qui est prof de mathématiques bosse aussi en télé-travail, nos deux enfants Noé et Camille suivent les cours sur Internet, on est tous les quatre ensemble. Je suis beaucoup plus inquiet pour le reste de nos familles, nos vieux parents qui sont isolés, frères et soeurs fragiles, et pour ma première fille, qui a 34 ans et en tant qu’infirmière en réanimation se trouve en première ligne. C’est toujours inquiétant. C’est un peu égoïste à dire mais je n’aimerais pas être en ville en ce moment : quand j’étais jeune j’ai bossé trois ans à Paris dans la restauration, je sais ce que c’est et je ne me vois vraiment pas enfermé dans un appartement ! Mon choix de vie d’être moniteur de parapente était, et reste, avant tout pour vivre ma passion, et saisonnier en milieu naturel.
Du côté de l’école de parapente, on a évidemment tout arrêté et on n’a aucune visibilité pour savoir quand ça reprendra et même si ça reprendra. Ici, notre activité est directement liée au tourisme et le tourisme cet été, qui peut dire ce qu’il sera ? Mais ceci dit, dans le parapente, qui est une activité saisonnière, on est tous habitués à l’incertitude ! La bise à tous, soyons patient !
Ndlr.Dans notre numéro hors série »Voiles 2020 » qui paraitra début mai, vous trouverez un long interview de Bruno Coûteaux en tant que président du Syndicat National des Moniteurs de Vol Libre. Cet article s’adressera avant tout aux moniteurs et à ceux qui s’y intéressent.