De l’acro dans le ciel de Roquebrune
Roq’acro et le championnat de France de Voltige auront lieu du 29 octobre au 1er novembre sur le site de Roquebrune Cap Martin. Le point avec le club Roquebrun’ailes.
Entre Monaco et l’Italie, le site de Roquebrune Cap Martin attire les adeptes de l’acrobatie en parapente. Le club Roquebun’ailes nous propose cet article pour promouvoir cette nouvelle dynamique tout en rappelant les exigences de sécurité. Car il y a quelques années, la commune de Roquebrune Cap Martin avait décidé de fermer le site suite à des comportements irresponsables et à plusieurs accidents. Depuis sa réouverture, la Mairie et le club travaillent main dans la main pour que le site se développe en toute sécurité. A travers cet article, le club Roquebrun’ailes nous fait partager sa passion.
Pourquoi faites-vous de la voltige ?
Laurent. Avant la fermeture du site, Gaby Guirao (Imagin’air) et Guillaume Galvani proposaient déjà des SIV. A l’époque, je venais m’entraîner à faire des décros avec ma Montana. A la réouverture du site, j’ai décidé de faire de la voltige à fond. J’ai acheté une Thriller, proposé à plusieurs personnes de me rejoindre et la dynamique a pris.
Benoit. Je fais du parapente depuis 18 ans. En venant vivre dans la région j’ai eu envie de me remettre à la voltige. Pour retrouver cette sensation d’être en évolution constante dans sa maîtrise de la voile…
Laurent. Les accélérations, l’adrénaline, le sang-froid dont il faut faire preuve, et toute cette sensibilité qui se développe à force de répétition… Le parapente est une expérience individuelle, mais c’est très constructif de pouvoir échanger avec d’autres pilotes de voltige entre chaque runs…
David. Ne pouvant voler que le WE, j’étais frustré quand les conditions météo ne me permettant pas de voler pendant des heures. Laurent m’a proposé de venir avec lui faire de la voltige. J’avais déjà fait un SIV avec David Eyraud et j’avais bien accroché (décro, vrille, fermeture asymétrique, sat, wing-over…). La voltige me permettrait de maintenir un bon niveau de sécurité active même si rien de remplace l’expérience du cross et du vol thermique.
Quels sont les avantages/inconvénients du site ?
Laurent. La navette, le gaz et l’eau !
David. Sur place, Jean-Marie tient un snack à moins de 20 mètres du départ de la navette. Gaby (école Imagin’air) habite sur place pendant la saison, et il a toujours un peu de quincaillerie à nous dépanner (maillons, cartouche de CO2 pour le gilet, etc…). La mairie nous donne accès à un local sur la plage dans lequel nous pouvons stocker le bateau du club et quelques affaires. En tout, il faut 45 minutes pour faire une rotation entre le moment où l’on quitte la plage et le moment où l’on arrive sur le déco.
Benoit. Roquebrune n’est pas Organya ou Malcesine mais c’est déjà très convenable. Le seul bémol, ce serait l’eau salée pour notre matos. Nous avons donc acheté une petite piscine, une bâche et de quoi étendre voile et secours pour rincer immédiatement le matériel en cas d’amerrissage.
Comment vous entrainez-vous ?
David. On fonctionne selon un système de validation d’acquis. Laurent et moi avons tous les deux fait un stage de voltige et nous essayons de respecter la méthode apprise : avant de tenter une nouvelle figure, il faut s’assurer de savoir gérer les incidents qu’elle peut provoquer !
Laurent. La voltige c’est de la mécavol, entre la théorie, les vidéos trouvées sur le net, nos propres vidéos embarquées et le retour des copains après un run, nous arrivons tous à progresser.
Benoit. Laurent est un peu notre gourou. Florent et lui nous ouvrent généralement la voie et nous, nous suivons ! Une fois que l’on sait exécuter une figure et que l’on souhaite la perfectionner, on échange entre nous. Chacun demande à un peu à tout le monde histoire de faire évoluer sa maîtrise de la manœuvre.
Quels sont les risques de la voltige ?
Benoit. Les risques sont les mêmes que dans une pratique classique : les phases de décollage et d’atterrissage nécessitent d’être particulièrement concentré.
Mais vous ne risquez pas de tomber dans la voile ?
Laurent. Pas si vous respectez les règles : matériel adapté à son niveau, valider les pré-requis avant de tenter une nouvelle figure, répéter la gestuelle, travailler la visualisation, prendre des marges de sécurité (hauteur, dérive dans le box, box libre, bateau sur l’eau…).
Que faut-il pour commencer la voltige ?
David. Ça dépend des pilotes. Certains oseront débuter leurs premières figures sans assistance, d’autres préféreront effectuer plusieurs stages SIV avant d’oser… Certains pilotes retournent en stage pour bénéficier du guidage radio et des débriefings vidéo. D’une manière générale, les voltigeurs sont des pilotes confirmés qui maîtrisent déjà bien le vol en conditions thermiques. Beaucoup sont bi-placeurs. La voltige peut aussi s’appréhender comme une discipline autonome : un parapentiste peut apprendre et faire uniquement de la voltige mais s’il souhaite dans un second temps voler en thermiques, il devra passer par une phase de transition. Tous les pilotes devraient effectuer au moins un stage de pilotage tous les ans.
Comment vous organisez-vous ?
Benoit. Pour échanger librement, nous utilisons un fil de discussion Messenger qui s’appelle « Yoyofunckystyle ». Sur ce fil, nous discutons des disponibilités de chacun, des manœuvres etc. Pour planifier une sortie (nous sommes une trentaine), nous utilisons « Youmethem ». Ensuite, chacun est libre de réserver sa place dans la navette pour accéder au déco.
Quoi de neuf pour la saison ?
Benoit. Cette année, le club organise deux évènements fin octobre : RoqAcro et le Championnat de France. RoqAcro s’adresse aux pilotes qui ne passent pas l’Infinit et le Championnat de France aux meilleurs pilotes. Nous avions songé à organiser un seul évènement mais il nous semblait important de garder l’esprit amateur qu’offre RoqAcro et de le conjuguer à celui plus solennel du Championnat de France. L’idée globale est de fêter le parapente et l’ouverture de la saison dans ce lieu d’exception qu’est le site de Roquebrune.