Enfin, le vent semble nous laisser un répit et autorise une manche de compétition dans un espace restreint, car au regard des différents modèles météo, le vent est partout, sauf sur nous ! L’attente au décollage s’allonge car cette journée de Septembre est tout à fait inhabituelle : très peu de brise au décollage, ascendances anémiques pour l’heure. Les premiers vautours du Verdon traversent le décollage en battant des ailes. Les pilotes observent dubitatifs les ouvreurs qui rament sous la pente Ouest. 12 h 45, le temps s’écoule… la manche se décale de quart d’heure en quart d’heure pour enfin autoriser un décollage groupé à 13 h 25, quand les ascendances s’installent plus franchement.
Le spectacle devient alors hallucinant, avec plus de 80 pilotes qui tournoient dans le même sens (à droite aujourd’hui, car les sens de rotation dans les thermiques du départ sont alternés, histoire de respecter les préférences de chacun), à hauteur du décollage dans une colonne étroite, espacée en hauteur sur a peine 200 mètres. Pire que la place de la concorde un soir d’affluence !
Vite cependant, les pilotes s’étalent sur la crête du Chalvet pour couper la ligne de départ à 14h15 précise. Et les 134 pilotes de s’élancer vers la balise 1, à l’Ouest de Clumanc. L’ambiance est donnée : il vaut mieux être haut que bas, car les ascendances sont hachées dans les basses couches. Mais trop haut, le vent est présent, alors…le bon compromis est délicat a trouver. Les premiers pilotes partent ensuite pour une branche qui les amène vers la montagne de Chamatte, au dessus de Thorame Haute, repartent sur l’angle Est de la barre de Coupe, retraversent plein Est vers Lambruisse. Le zig- zag continue, avec des passages très délicats. Le vent par endroits est très accéléré par le relief et les les turbulences présentes si les pilotes se placent mal. 2 pilotes finissent sans un bobo dans les arbres, sous leurs parachutes de secours, après une perte de contrôle de leur aile. Ces parapentes, véritables formules 1 des airs, sont délicats à maitriser et les pilotes sont nécessairement aguerris et entrainés aux sorties du domaine de sol, suite à une turbulence. Le parachute de secours demeure la solution finale pour enrayer une situation inextricable, genre spirale très engagée. La manche continue avec un crochet vers la montagne de l’Aup, proche de Senez, pour terminer par une branche au dessus du lac de Castillon. Vues de l’atterrissage de Saint André, la tête de course se profile, arrivant à fond d’accélérateur. Les pilotes finissent leur parcours au pied de la crête des serres, et glissent enfin plus lentement vers le lac, course terminée.
Terminée ? non, car une fois posés, tous les pilotes doivent décharger leurs traces GPS sur les ordinateurs de l’organisation, pointés leur retour à la base, et enfin, enfin, s’offrir un break, décompressant devant une bière, une boisson fraiche. Tous ? non ! Car les premiers arrivés se voient « empruntés » leurs ailes toute la nuit pour un contrôle de conformité.
Bilan de la course d’aujourd’hui ? Notre bulgare Yassen Savov devrait reprendre la tête de la course, grace à une belle prestation. Xevi, le leader espagnol est un peu à la faute aujourd’hui, terminant au classement provisoire 25 eme. Les français ne font pas de nette remontée au classement… Attendons le classement définitif pour plus d’infos.
Un accident a déploré cependant, en fin de course. Une pilote russe se fait mal sur la montagne de l’Aup, sans que nous connaissions à l’heure de ce communiqué les circonstances précises de l’accident. L’hélicoptere des secours est intervenu pour récupérer la blessée, souffrant de fractures.